Mon critère principal est la provenance du produit : je privilégie la production française, ainsi que celle des pays limitrophes. Pour les montures en titane ou de prestige, je prends également du côté du Japon.
Ensuite, je tiens compte de l’emplacement au sein de ma collection. Je regarde si un modèle va apporter quelque chose d’inédit, par rapport à ce qu’il y a déjà dans mon magasin. Il est plus important pour moi d’avoir une offre moins étoffée avec laquelle je travaille en profondeur, plutôt que de présenter un large choix avec des montures qui se chevauchent en termes de design.
Enfin, j’analyse le ratio entre le prix d’une paire de lunettes et ce qu’elle dégage. Il faut que son coût soit en adéquation avec ce qu’elle a à proposer.
Pour trouver mes futures montures, je vais notamment au SILMO, le salon de l’optique à Paris. Le milieu des lunettes créateur est assez petit, je sais donc généralement avec qui je veux travailler. Il y a un peu de démarchage, mais 90 % du temps, il s’agit de collections que j’ai déjà en tête.
Elles ont effectivement du succès, car je ne propose que ça. !
J’ai une façon de présenter des lunettes assez différente : très peu sont exposées, la grande majorité est rangée des tiroirs. Cela donne la possibilité aux gens d’essayer des choses qu’ils n’ont pas l’habitude de porter. Le but du jeu est d’expérimenter, de créer un dialogue, de développer une certaine proximité. Je trouve cela beaucoup plus enrichissant, et cela permet de vraiment mettre les lunettes en avant. J’apporte des conseils sincères et directs, notamment pour dire si la monture va aller à une personne ou non. Il est aussi question de savoir ce qui va plaire : j’oriente mon choix en fonction du client, mais j’aime sortir des sentiers battus.
Je choisis d’exposer une multitude de styles pour refléter ce qu’il y a dans les tiroirs. Je mets notamment en avant des lunettes fortes, qui présentent bien ce que les marques créateur ont à offrir. Je fais une certaine alternance sur les présentoirs, ainsi qu’une rotation au niveau des vitrines. J’essaie de combiner certaines thématiques, et d’alterner les formes.
Lors de la création du magasin, il a fallu se projeter un minimum pour réfléchir à l’emplacement des lunettes exposées. J’utilise notamment des cubes de couleur pour varier les hauteurs et les teintes, cela donne aux montures un relief différent. En jouant avec la lumière, les coloris et la transparence, il est possible de faire ressortir des détails cachés sur les lunettes, ce qui les rend encore plus belles.